Family Golfe Loop (enfin !) - 2023
Le printemps arrivant (et les jours fériés qui vont avec) nous voulions le faire ce tour du Golfe. Enfin boucler la boucle. En 2020 nous avions court-circuité la derrière partie à cause de la pluie intense qui avait décidé de rincer copieusement la presqu’île de Rhuys. Et comme nous étions dessus (la presqu’île) ou dessous (la pluie battante) nous avions été passablement très mouillés, d’où le retour précipité vers la maison.
Bref, ce grand weekend (4 jours) va nous permettre de faire ce tour du Golfe pour de vrai en plein pendant l’organisation de la semaine du Golfe, synonyme de beaucoup de monde, partout.
Vu que nous sommes une famille qui adhère assez peu aux bains de foule je prend l’initiative de prévoir un plan B un peu plus dans les terres. Partir vers le canal du Blavet et revenir par les Landes de Lanvaux. Fixer les étapes (environs 30 Km par jour), trouver les campings, en 4 jours on peut rouler et s’éloigner vraiment de la maison.
« 4 jours ? Je pense que 3 seraient mieux, comme ça on garde le dimanche à la maison avant de reprendre. »
Ah… zut. Pas grave, Je travaille sur un plan C, toujours à l’intérieur des terres mais sur 3 jours. Alors… Et ben on va aller beaucoup moins loin. Direction Camors à travers la forêt et retour par la côte (Carnac, Ploemel). Étapes, campings, ça passe. Nickel, on touche plus à rien !
« Ce serait bien quand même de faire le tour du Golfe. Ce serait dommage de ne pas le terminer. »
Bon, bah je reprend le plan A et on va chercher des campings. En partant dans le sens anti-horaire (pour commencer par la partie que l’on a pas faite), ça fait passer la première nuit à Locmariaquer. Bord de mer, pleine semaine du Golfe, tout les campings sont complets, sauf un. En route !
Jusqu’à Auray on connait, c’est une belle voie verte que l’on a déjà prise plusieurs fois, pas de surprise. En revanche, la sortie d’Auray vers la côte ça monte fort. Les petites jambes de Solène souffrent et ça commence (déjà) à bouder. On va essayer de garder un peu de bonne humeur sinon la suite de la journée risque d’être longue. A partir de Crac’h nous passons par un sentier en forêt où Solène reprend du plaisir en roulant en tête. C’est exactement ce qu’elle aime, rouler devant et donner le tempo, et ça roule !
Arrivés au camping sans trop savoir à quoi nous attendre nous avons la belle surprise d’être installé sur un emplacement spacieux, un peu à l’écart.
« C’est ici qu’on met les cyclistes ».
Très bien ! Le camping est simple et les enfants découvrent avec bonheur 3 poneys dans le pré juste à coté de notre tente. Clément part s’aventurer vers les jeux et revient avec un grand sourire : « C’est trop bien, il y a un baby-foot ! ».
La gérante s’intéresse à notre itinéraire : « Vous faites la traversée vers Port-Navalo demain ? Vous avez réservé ? Avec la semaine du Golfe il y a du monde. »
Ah… Le soir même nous allons profiter de l’ambiance festive sur le port de Locmariaquer, et allons réserver les place pour le bateau dans le bar (et oui) sur la cale du Guilvin. À ce moment l’ambiance du bistrot est plus que festive. Passé la porte, la bière coule à flot en direction des gosiers secs. Ça beugle des chants de marins à tout va, Solène se bouche les oreilles les yeux écarquillés. J’interpelle la patronne : « Bonjour, bonsoir, on voudrait des billets une traversée vers en face, demain. » Après un long moment à regarder son ordinateur (et toujours avec les beuglements de l’accordéoniste derrière nous) elle nous regarde : « Pour demain ? C’est tout complet ! » Elle se lève et retourne servir des pintes. Bon… Nous quittons cette ambiance bruyante et commençons à nous dire que sans bateau nous n’arriverons pas à le faire ce tout du Golfe.
Cette fois il semblerait que ce soit le manque de bateau (dû à la foule) ou le trop de foule par rapport au nombre de bateaux qui nous coupe dans notre élan. On est déçu de s’arrêter comme ça. Dans ma tête je nous vois déjà repartir le lendemain par la même route dans l’autre sens en direction de la maison avec la frustration en plus dans les sacoches. Émilie, elle, cherche une solution, prendre un autre bateau ; passer par l’ile aux Moines ; et finalement trouve des billets pour une traversée pour 4 personnes et 4 vélos. Départ prévu le lendemain à 12h30. Ouf !
Retour au camping après un passage par une crêperie et gros dodo jusqu’au lendemain. Le gros dodo on le voulait vraiment pour se mettre dans de bonnes conditions pour la deuxième journée, mais le froid nocturne (6-7°) s’est permit de nous rappeler que nous ne sommes pas encore en été. La nuit fut donc rythmée par quelques réveils nocturnes, le temps de se mettre en boule dans le duvet, ou d’empiler les couches de vêtements sur nous pour garder la chaleur.
On ne va pas se mentir, quand notre impératif bateau est à 12h30, on ne se presse pas pour ranger nos affaires le matin. Caresses aux poneys, balançoire, parties de baby-foot, on prend notre temps et c’est bien. Le temps de passer à l’épicerie pour les repas à venir et nous rejoignons la cale du Guilvin pour notre traversée. L’attente fut un peu longue (on est arrivé tôt), mais récompensée par l’arrivée d’un beau bateau blanc. Il accoste, libère son flot de passagers, et … Ah bah il repart. Bon, ce n’était pas celui là. L’attente se prolonge donc. 12h30, pas de bateau. 12h40, toujours pas de bateau, même à l’horizon on ne voit aucun bateau venir vers nous. On se dit en rigolant avec les autres passagers qu’on a peut-être réserver des billets pour un bateau qui ne viendra pas. 12h50, les enfants s’impatientent. Ah ça y’est, il arrive ! En quelques minutes, tout le monde grimpe dessus, le matelot embarque les vélos et c’est parti pour 20/25 minutes à se laisser porter au gré de l’eau avec la bonne surprise de voir plusieurs dizaines de petites voiles de bateau traditionnels. Des dizaines de petites formes géométriques semblables à des origamis multicolores sur la petite mer intérieur. C’est beau. Arrivé à Arzon, pause casse-croûte sur le port et on se remet en selle. Autant ce matin ça a été plutôt détendu (2Km en 5 heures) maintenant on a 30 qui nous attendent. Objectif Noyalo, pour le dernier camping à qui il restait un peu de place pour nous accueillir.
La presqu’île est bien équipée en pistes cyclables. Les voies sont belles, bien séparées des routes, bien entretenues et on trouve des panneaux indicateurs à chaque intersections. C’est roulant et finalement les kilomètres défilent sans qu’on s’en rende vraiment compte. On traverse Sarzeau avec une pause goûter au calme. Les derniers kilomètres seront différents. On roule maintenant sur une départementales sans plaisir. Ça monte, ça descend, On ne voit rien d’autre que la route et les talus. Le vent se lève et ça commence à tirer dans les jambes. Il est temps qu’on arrive, je sens que le plaisir commence à laisser place à la morosité. Cette fin de journée nous semble interminable et Solène nous répète : « J’en ai marre de pédaler. » Dur… Le camping est indiqué sur le bord de la route, on se rapproche et enfin, au fond d’une route de campagne, on y est. La journée touche à sa fin, douches, miam miam, dodo.
Quand on parle de camping d’ailleurs c’est plutôt une aire naturelle de camping, et ça change beaucoup de choses. Déjà, il n’y a aucune délimitation entre les emplacements. On s’installe donc où on veut, le choix étant restreint puisque dans le sol est imprimé les empreintes des pneus de tracteur : et quand on dort sous la tente, à même le sol, sentir une trace de pneu n’est pas le plus agréable. On arrive quand même à trouver un coin assez plat où s’installer et on découvre pendant le montage de notre maison que le camping est infesté de moustiques, beaucoup de moustiques. Après le montage je m’attelle donc à un démoustiquage… Les 17 moustiques écrasés en quelques minutes (3 ou 4) vont nous obliger à adopter une stratégie pour limiter l’invasion à l’intérieur : Interdiction formelle d’ouvrir la tente tant qu’on est pas prêt à aller se coucher !
Chacun passe à la douche, repas sous un carbet, brossage des dents, pipi, et… Go, go, go ! On ouvre la tente, on se jette dedans et on referme !
Maintenant, dodo jusqu’à demain, journée du retour à la maison.
Réveil avec la douce lumière matinale et l’heureuse surprise de n’avoir subit aucune piqûre d’insectes. Dans la fraîcheur du matin nous pouvons ouvrir sans crainte pour profiter des rayons de soleil. Les enfants partent jouer à la balançoire et nous rangeons nos affaires. Vélos chargés, en route pour la dernière étape. Pour l’instant direction le petit passeur de St Armel (un tour bateau ! ), puis Séné, Vannes et la maison.
On ressent comme un air de déjà vu quand la gérante nous dit qu’il y a eu des annulations pour les passages en bateau : « Je ne suis pas sûr qu’il y en ai aujourd’hui, avec la grande parade dans le golfe. Vérifiez peut-être avant d’y aller. »
On sort donc nos téléphones pour être sûr et… Et bah oui dis donc, aucune traversée ce samedi. Nous sommes tout les quatre déçus, nous n’aurons pas notre deuxième tour en bateau… Et cerise sur le gâteau nous sommes obligé de faire le grand tour en passant par Theix (avec un bonus d’une dizaine de kilomètres). Ça ne parait pas grand chose mais pour les jambes de Solène ça peut être dur. Les deux nuits sous la tente n’ont pas été reposantes (à cause du froid), nous décidons donc de rentre au plus court, au plus direct. Sur cette portion nous retrouvons de belles pistes cyclables goudronnées dont certaines que nous connaissons déjà pour les avoir empruntés l’été dernier (mais dans l’autre sens).
Nous retrouvons aussi la circulation citadine, beaucoup de monde, de voitures et de bruit. Pic-nic sur le parking d’un supermarché, traversée de Vannes en passant par le pont de Kerino puis remontée le long d’un grand boulevard. On roule sans même y penser car le bruit omniprésent ne nous incite pas à flâner. Nous nous échappons vers la campagne assez rapidement et retrouvons dasn le même temps le plaisir de rouler (sauf dans les montées pour Solène). Clément sur son vélo attelé au miens joue les radios ambulantes passant des chants de Noël aux comptines, parfois entrecoupé de réflexions sur la vie des vaches ou des chevaux ; Ça occupe.
Les derniers Kilomètres seront au libre choix de Solène puisque sur ce trajet elle semble avoir subit plus que d’habitude : « À droite c’est plus court avec une grande descente et une longue montée. À gauche c’est plat et on termine par une longue descente, mais c’est plus long.
- À gauche alors, au moins il n’y aura pas de montée ! »
Et nous voilà de retour devant la maison. Il s’en est fallu de peu, mais ça y’est, on l’a fait ce tour du Golfe en famille, avec un peu de stress de doute et d’interrogation, mais on l’a fait, et le grand tour en prime.