Family Golfe Loop, ou presque - 2021
- Qu’est-ce que tu en penses ?
- Je me dis qu’on pourrait rester sur cette (plutôt) bonne expérience sous la tente avec les enfants et repartir vers la maison en étant content de nous. Et comme la nuit prochaine la météo prévoit de la pluie, la nuit risque d’être plus agitée… ce sera plus compliqué à gérer.
- Mouai… Je tenterai bien quand même, moi, je ne suis pas sûr qu’il pleuve.
- Bon si tu le sens bien, on essaie. »
Nous repartons donc pour une deuxième journée sur nos vélos après une nuit sous la tente (1ère fois avec les enfants). On les motive en visant le Petit Passeur. Un bac modèle réduit qui va nous permettre de traverser entre Séné et St Armel. Les enfants l’attendaient, on le fait ! Et on va même jusqu’à leur promettre un second tour en bateau à la fin de la journée quand nous passerons de Arzon à Locmariaquer.
Les premiers kilomètres de ce tour du Golfe du Morbihan se sont fait sans soucis. Départ de la maison, par les routes secondaires, voies cyclables tracées dans la campagne, parfois avec vue sur mer, au calme, en famille… finalement c’est là qu’on est le mieux ; en vélo, tous ensemble (et en descente…) !
« J’ai l’impression d’être à plat derrière !
- Hein ?! Ah oui, bon on va s’arrêter et réparer. »
Pour la première fois, la trousse à outils que j’emmène à chacune de nos balades, avec tout ce qu’il faut dedans, va servir !
Ô joie !
Changement de chambre à air (on réparera le trou ce soir au camping), évidemment photo souvenir, et on repart à la recherche d’un coin d’ombre pour le pic-nic.
Remise en route, direction Vannes. L’envie d’émancipation de Solène se fait sentir, elle me demande de la détacher (de la barre de traction) et de la laisser pédaler. C’est devant nous et sans faiblir qu’elle fera les 7 derniers kilomètres entre Vannes et Séné en passant par le chemin de la pointe de Rosvellec, motivée à l’idée de trouver une piscine en arrivant au camping.
Et heureusement qu'il y avait une piscine ! Parce-que ce camping s'apparente à un champs, vaguement aménagé pour les campeurs. Pas un coin d'ombre dans les emplacements, tout le monde en plein cagnard ! Punaise comme ça cogne dans une tente à ce moment de la journée... !
Une bonne crêperie pour diner, et une nuit reposante ( quoique chaude et moustiqueuse ) nous donnerons de l’élan pour le lendemain (et il en faudra…).
« Bon, on continue ou on rentre ? »
A cette question la réponse fut donc « On continue (et advienne que pourra…) » !
Nous avons pédalé sur le premier tiers autour du Golfe, il en reste deux, ça doit pouvoir se faire. Direction St-Armel via le Petit Passeur. Le matin il n’y a pas trop de monde, on est au calme sur la route qui nous sépare du quai d’embarquement. Les enfants sont subjugués par la petite taille du bateau. Effectivement il s’agit d’une petite plate à huitres équipée de barrières de sécurité. juste de quoi mettre une petite dizaine de personne pour une traversée de 200 mètres. Une journée qui commence bien :)
On se remet en route, direction Sarzeau. Comme nous n’avons rien à manger pour ce midi, on se dit que là-bas on trouvera surement un magasin… Mais la faim arrive vite et c’est affamé que nous arriverons dans cette ville. On ce sera même arrêté à l’entrée du bourg pour manger une barre de céréales en guise d’apéro… Quelques minutes plus tard, l’épicerie nous tend les bras, salades composées, pain, yaourts, presque un bon repas… Sous une petite pluie fine…
La fin du repas sera un petit peu accéléré, la pluie s’intensifie, et mine de rien, on doit encore rouler jusqu’à Arzon pour attraper le bateau.
12 kilomètres ! 12 bornes sous la flotte, à rouler avec le seul objectif d’arriver au port et de trouver un abris. Je ne peux pas vraiment vous décrire le paysage, d’une part parce-que j’avais les lunettes pleines d’eau (visibilité réduite) et parce-que je ne pensais absolument pas à ça. En revanche je peux vous parler des graffitis sous un tunnel où l’on s’est abrité. Des couleurs chatoyantes, des styles graphiques divers et variés, pas toujours en accord avec le lieu mais qui ont le dont de donner une certaine vie à cet endroit… Et misère de misère, la pluie ne se calme pas… Tant pis, de toutes façons on est déjà trempé. On habille les petits un peu plus chaudement, et on repart, vaille que vaille !
15h30, arrivé à Arzon, c’est presque une victoire d’être ici.
On scrute la météo, le ciel, encore la météo… Rien ne nous indique une possible accalmie, tant pis on rentre au plus court. Nous choisissons de prendre le bateau non plus pour Locmariaquer, mais pour Port-Blanc (Baden). On sait qu’à partir de là, la maison n’est plus très loin.
Ceci étant, et comme si tout avait été facile jusqu’ici, le bateau pour Port-Blanc ne part pas d’ici, il faut reprendre les vélos et pédaler encore quelques kilomètres jusqu’à un autre embarcadère… pour avoir un bateau jusqu’à l’Ile aux moines… et ensuite un autre bateau jusqu’à Port-Blanc…
« Allez les enfants, on se remet en selle il faut y aller pour savourer notre lit douillet à la maison ce soir. Et si vous compter bien, avec le passeur de ce matin, et les deux bateaux de cet après midi, on aura pris 3 bateaux aujourd’hui ! C’est pas génial ça ?
- …
- Oui je sais, moi aussi je suis trempé et j’ai froid, mais de toutes façons on n’a pas vraiment d’autres choix, les duvets commencent à prendre l’eau, il faut rentrer. »
Nous voilà donc comme beaucoup de touristes à cette période de l’année sur un bateau en direction de l’Ile aux Moines. Une différence à noter toutefois, nous y allons sans aucun but touristique, seulement dans l’idée d’un transit pour ensuite sauter sur un autre bateau pour Baden.
Et comme par magie, à ce moment, le ciel s’éclaircie, le soleil pointe le bout de son nez, les nuages se dissipent et une météo estivale s’installe doucement. Et oui, c’est au moment où la décision de rentrer est devenue réalité que le soleil a décidé de revenir. Mais comme disait le fameux groupe de philosophes Opus : « Life is life » (la la la lala ! ).
En descendant de ce dernier bateau nous savons qu’il nous reste 8km. Nous les déroulons à bonne allure, sous le soleil et arrivons devant la maison à 19h (toujours sous le soleil), ouf !
Les petits sous la douche (chaude), un repas vite avalé, et au lit. Une nuit réconfortante nous attend, on s’occupera de faire sécher les affaires demain.